L’éjaculation précoce est l’un des troubles sexuels masculins les plus fréquents, touchant environ 20 à 30 % des hommes à un moment donné de leur vie. Pourtant, elle reste souvent taboue, mal comprise et source de souffrances silencieuses, autant pour les hommes que pour leurs partenaires. En tant que sexothérapeute à Beaugency, je souhaite aujourd’hui vous apporter un éclairage sur ce sujet délicat, mais essentiel.
Qu’est-ce que l’éjaculation précoce ?
On parle d’éjaculation précoce lorsque l’homme éjacule systématiquement ou presque avant ou peu après la pénétration, sans qu’il ne puisse la contrôler, et que cela engendre une souffrance ou une frustration chez l’un ou l’autre des partenaires. Ce n’est donc pas seulement une question de durée — même si le rapport dure moins de deux minutes — mais surtout de perte de contrôle et de conséquences émotionnelles ou relationnelles.
Il existe deux formes principales :
- L’éjaculation précoce primaire, présente depuis les premiers rapports.
- L’éjaculation précoce secondaire, qui apparaît après une période de sexualité satisfaisante.
D’où vient ce trouble ?
Les causes de l’éjaculation précoce peuvent être multiples, souvent entremêlées entre le corps et l’esprit. On distingue généralement :
Les causes psychologiques :
- L’anxiété de performance : vouloir « bien faire » peut provoquer une tension qui précipite l’éjaculation.
- L’anticipation de l’échec, alimentée par des expériences passées décevantes.
- Une faible estime de soi ou un sentiment d’insécurité affective.
- Des apprentissages précoces maladaptés, notamment via la masturbation rapide et cachée à l’adolescence.
Les causes physiologiques :
- Une hypersensibilité du gland.
- Un déséquilibre de certains neurotransmetteurs.
- D’autres troubles médicaux associés comme des infections ou des troubles thyroïdiens.
L’approche thérapeutique doit donc être globale et personnalisée.
Les conséquences sur le couple
L’éjaculation précoce n’est pas un problème « d’homme seul ». Elle a un impact direct sur la vie du couple. Frustration, sentiment d’échec, baisse du désir, communication difficile, voire évitement de l’intimité peuvent s’installer.
Certaines partenaires peuvent se sentir délaissées, incomprises ou culpabilisées, tandis que les hommes se sentent souvent honteux, impuissants, voire « cassés ». Briser ce silence est le premier pas vers un mieux-être.
Que peut-on faire ? L’accompagnement en sexothérapie
La bonne nouvelle, c’est que l’éjaculation précoce se traite efficacement dans la majorité des cas. En tant que sexothérapeute, je propose une prise en charge personnalisée, bienveillante et sans jugement, qui peut inclure :
1. Un temps d’écoute et de compréhension
Nous explorons ensemble votre histoire sexuelle, vos croyances, vos habitudes, et les contextes dans lesquels le trouble se manifeste.
2. Des outils thérapeutiques concrets
- Exercices de respiration et de relaxation pour réduire la pression.
- Techniques de maîtrise du réflexe éjaculatoire, comme la méthode du « stop and start » ou du « squeeze ».
- Éducation sexuelle et réappropriation du corps et du plaisir.
- Travail sur les pensées automatiques et les émotions par des approches cognitivo-comportementales.
3. Le travail avec le couple (si applicable)
Il peut être utile d’impliquer la ou le partenaire, pour restaurer la complicité, mieux communiquer sur les attentes, et reconstruire une sexualité sereine et créative.
Et les solutions médicamenteuses ?
Des traitements médicaux existent (antidépresseurs à faible dose, crèmes anesthésiantes, etc.), mais ils ne sont souvent que des palliatifs. Ils peuvent être utiles ponctuellement, mais ils ne règlent pas les causes profondes du trouble. C’est pourquoi une approche thérapeutique reste à privilégier.
En conclusion
L’éjaculation précoce n’est ni une fatalité, ni une honte. C’est un trouble fréquent, mais trop souvent passé sous silence. Avec une prise en charge adaptée, de l’écoute et un accompagnement bienveillant, il est possible de retrouver une sexualité épanouie, libérée de la peur de l’échec ou du jugement.
Si vous vous sentez concerné ou si vous souhaitez en parler dans un cadre confidentiel, je vous accueille dans mon cabinet à Beaugency ou en visio, avec respect et empathie. Il n’y a pas de problème trop « intime » pour être entendu, et chaque chemin vers le mieux-être est unique.